Pour la 5e année consécutive, le défi « Février sans supermarché » est lancé. Initié par le média suisse « En Vert et Contre Tout », j’ai tenté l’expérience en 2020. Un an plus tard, je retente l’expérience mais cette fois, j’ai énormément changé mes habitudes de consommation. Pourquoi essayer un mois sans supermarché ? Comment y parvenir ? Quelles recettes locavores et bien gourmandes réaliser ? Je vous donne quelques pistes… 

Tout ne démarre pas  fin janvier 2020, lorsque je tombe sur le défi « Février sans supermarché« . Ma première prise de conscience date de 2015. Dans le cadre de mon travail, je passe une matinée à faire le marché d’Arles avec le chef Jean-Luc Rabanel qui nous prône l’agriculture locale et de saison. Jusqu’alors, j’achète mes légumes au supermarché, de temps en temps chez le primeur, et n’hésite pas à manger une salade de tomates en février même si ça n’a aucun goût. Aujourd’hui, je suis cette fille qui cale un « mais c’est pas de saisoooon » aux apéros tomates cerises… Bref. Entre 2015 et 2019, je fais 70% de mes courses au Super U du quartier, du pain frais de temps en temps, du steak haché du boucher une fois tous les cent ans, des fruits & légumes du primeur (qui a de tout, toute l’année donc à nous de faire en sorte de respecter les saisons. L’indicateur : quand les courgettes, tomates etc commencent à être « Provenance : Provence »). Je commence également à aller à l’épicerie paysanne mais ça me prend le double de temps de faire mes courses végétales puisqu’il y a plein de choses que je n’y trouve pas.
Février 2020, je tente de relever le défi sans supermarché. J’échoue une fois car les boucheries du quartier sont fermées pendant les vacances de février. Pas ma faute. Peut-être deux fois parce que je n’avais plus de mon chocolat noir préféré. Oopsy. Malgré tout, ça a été un déclic.

Depuis, je ne vais quasiment qu’à l’épicerie paysanne, et je fais avec ce qu’il y a, en fonction du micro climat des agriculteurs du coin. J’y prends aussi mon fromage, et depuis quelques semaines mon jambon. Je comble un peu par le primeur, surtout quand c’est la saison du raisin d’Italie et des olives cassées. Je vais un peu plus souvent au marché, et j’aime encore plus ça quand je suis en vacances. Je me souviens encore de la délicieuse roquette achetée au stand « Chez Betty » du marché de Vannes l’été 2019. Je teste des nouveaux pains aux boulangeries depuis cet automne. Je vais toujours au supermarché mais de plus en plus rarement, avec un panier de plus en plus vide car j’ai de moins en moins de choses à y acheter.
Ce défi et cet article n’ont aucune vocation à mettre une quelconque pression. Chacun fait comme il peut, comme il veut. Mais comme parfois on veut mais on ne sait pas comment s’y prendre, je peux peut-être un peu vous aider dans votre démarche…

Pourquoi tenter le défi du mois sans supermarché ?

Le confinement a accéléré le passage aux circuits courts pour de nombreux ménages. Les motivations sont variées. Certains n’avaient pas envie voire peur d’aller dans les supermarchés. D’autres ont découvert un producteur à côté de chez eux ou un plus petit commerce. Que cette nouvelle façon de consommer ait perduré au fil des mois ou non, il faut quand même avouer qu’il y a pas mal de bons côtés à consommer en circuit court :

  • Créer un cercle vertueux : en allant chez des petits commerçants, vous les faites vivre mais toute la chaîne qui va avec. Leurs fournisseurs qui sont des producteurs et artisans, des start up… Que des entreprises à taille humaine.
  • Être plus écolo : on se pare de son plus beau tote-bag, panier, panier à roulette, sac-à-dos; et on les remplit de bonnes choses. Dès qu’on achète ailleurs qu’en supermarché, le nombre d’emballages se réduit comme par magie. On réduit également les kms parcourus entre le produit/son producteur & vous.
  • Être plus humain : ça fait un peu réflexion de vieux retraité mais ça fait ultra plaisir, surtout en ces temps d’isolement, de sortir un peu tous les jours pour acheter, ne serait-ce que son pain, et de voir des visages familiers. On rencontre des gens et on finit par mieux connaître son quartier/ville/village.
  • Prendre soin de soi : d’ailleurs c’est peut-être le premier point… Consommer local force à consommer de saison. Ne vous obstinez pas avec le bio mais au moins avec le raisonné. Si tout ce que vous consommez est de meilleure qualité, ça ne vous fera que du bien !
  • Faire des économies : consommer en circuit court ne coûte pas forcément plus cher. Certains abusent vraiment sur les prix, c’est clair. En revanche, il y a pas mal d’anti-gaspi qui permettent d’avoir du bon,  moins cher. Ou tout simplement des gens honnêtes qui vendent au prix juste, autant pour le consommateur que le producteur. Consommer local implique de revoir son organisation. On fait davantage les courses en ayant les recettes en tête pour ne pas oublier de passer chez tel ou tel commerçant. Au final, on réduit pas mal le gaspi !
    Pour les budgets très serrés, renseignez-vous sur les frigos solidaires. A Marseille, il y en a un chez Coco&Nuts au Cours Julien/La Plaine par exemple.
    Enfin, ça paraît bête mais le supermarché c’est la tentation. Du coup, moins de tentation, moins de dépenses superflues. Au mieux, vous économisez, au pire, vous équilibrez vos dépenses en ayant acheté du pain aux céréales à 3€ mais pas ce paquet de biscuits où y a écrit « Nouveau » (pire tentation pour moi..).

Comment réussir à vivre sans supermarché ? La réponse dans les circuits-courts

Tout d’abord, on n’est pas à l’école. L’idée de ce défi n’est pas d’avoir 20/20. Si on est vraiment en panne de quelque chose, on réfléchit 5mn pour voir s’il n’y a pas une autre alternative à tester et si non, on va à son supermarché du coin. De même, vous pouvez le tenter que pour un type de consommation comme uniquement l’alimentaire. Je pense par exemple aux parents avec bébé dont le supermarché facilite pas mal les achats et le temps gagné. On fait comme on peut 🙂
Du coup, où faire ses courses si ce n’est pas au supermarché ?

  • Chez le producteur directement. La vente directe se fait de plus en plus. Les agriculteurs sont pas mal sur Facebook et Instagram. Les villages relaient souvent les ventes de leurs producteurs. Ca vous permet de découvrir son environnement, son travail, ses produits autrement. Ca peut être un chouette rituel avec vos enfants également lorsqu’il s’agit d’une ferme. Si vous habitez en ville, cherchez s’il n’y a pas de ferme urbaine. Il y en a de plus en plus. Pour les marseillais, restez connectés… Je vous en reparle dans l’année 😉 En attendant, partout en France, la carte du Marché Vert recense toutes les initiatives pour une agriculture respectueuse du vivant
  • Dans une épicerie paysanne / regroupement de producteurs. Pour les plus pressés, il y a les paniers déjà faits, généralement bio en AMAP
  • Chez un commerçant / artisan : épicerie fine, artisan de bouche, boulangerie, poissonnerie, boucherie, fromagerie… Pour les marseillais, j’avais déjà listé il y a quelques années mes commerces préférés
  • Au marché : le marché ce n’est pas que l’été pendant les vacances pour flâner entre les étals. C’est le moyen de connaître des producteurs et artisans du coin bien sympas. Il y a d’ailleurs de plus en plus de marchés paysans. Et mon dernier argument en date : c’est l’un des rares moments de rassemblements qui nous est encore autorisé ! L’énergie du marché, ya qu’ça de vrai ! Et si vous êtes chanceux, il y a peut-être même un marché couvert dans votre ville (à Marseille, on attend toujours.….).
  • En magasin bio : personnellement, je préfère acheter mes fruits et légumes en épicerie paysanne qu’en magasin bio où ce n’est pas toujours local. Par contre, ces magasins ont l’avantage d’avoir en plus de l’alimentaire, des rayons hygiène. Le mois sans supermarché c’est l’occasion de tester quelques marques de cosmétiques bio. Grosse question sur le papier toilettes quand on s’imagine un mois sans supermarché. Les magasins bio en ont généralement. C’est une question à laquelle répond plus en détail En Vert et Contre Tout. Pour tout ce qui est ménager, regardez les vertus du vinaigre blanc. Ca peut remplacer pas mal de produits bien toxiques.
  • En magasin d’usine : c’est pas forcément le temple healthy si on prend pour exemple le magasin d’usine Haribo (mon paradis quand j’étais ado), mais si vous en avez un près de chez vous, ça peut être une chouette alternative pour faire des économies. En plus sain et raisonné, je pense à la boutique de Jean Martin, la marque provençale de conserves que j’adore et où je fais un passage obligé à chaque fois que je vais dans les Alpilles ou encore la Savonnerie du Midi / La Corvette pour l’hygiène. Pour le gel douche / shampooing, lessive et liquide vaisselle par exemple, la Corvette a toute une gamme super. J’utilise leur lessive (toute prête, pas à faire soi-même) depuis quelques mois et je vais bientôt utiliser le savon/bicarbonate pour la vaisselle car mon liquide vaisselle touche à sa fin.

Recettes locavores : du burger à la pizza en n’achetant que dans des petits commerces de Marseille

Il y a quelques semaines, je vous demandais sur Instagram quels étaient les plats que vous adorez manger mais que vous ne vous cuisinez jamais. J’en ai listé quelques-uns, simples à faire en février, pour vous indiquer où faire vos courses locavores pour réaliser leurs recettes. Le secret des bons plats, c’est souvent la qualité des ingrédients… J’ai mis en exemple des adresses marseillaises mais n’hésitez pas à partager les vôtres, quelle que soit la ville, en commentaire 🙂

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Burger maison bacon et oignons

  • Pain à burger de Ludivine le fournil de Notre-Dame
  • Ketchup maison. De betterave par exemple car en février, ce n’est pas la saison des tomates ou un peu de moutarde à l’ancienne de l’épicerie
  • Compotée d’oignons doux des Cévennes des Pissenlits
  • Tranche de poitrine fumée du boucher
  • Tranche de Cantal de l’Art de la Fromagerie ou la Laiterie Marseillaise
  • Steak haché du boucher
  • Mâche des Pissenlits

Pita fekta du 7e

  • Pain pita de Dame Farine (fermé)
  • Yaourt au jus de citron bio du magasin bio
  • Carottes rapées à l’économe des Pissenlits marinées au vinaigre de cidre et ail en poudre Cook du magasin bio
  • Coriandre des Pissenlits
  • Steak façon kefta de la boucherie Aux Bouchers Doubles (fermé)

 

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Pizza figatelli brousse

  • Pâte à pain/pizza de Ludivine, le fournil Notre-Dame
  • Sauce tomate de l’épicerie Nonna
  • Figatelli (à couper dans le sens de la longueur et à faire cuire sur la pizza) de chez U Mio Paese
  • Brousse de chez U Mio Paese

Gratin de courge façon crumble

  • Oignon de l’Epicerie Paysanne
  • Butternut du marché paysan du Cours Julien
  • Pommes de terre de l’Epicerie Paysanne
  • Huile d’olive du Moulin de Castelas
  • Fines tranches de Comté de la Laiterie Marseillaise
  • Fritelles aux oignons de chez U Mio Paese écrasées sur le dessus, après avoir fait gratiner, pour donner l’impression du crumble
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Bo Bun

Chez Tam Ky :

  • Nems surgelés à frire
  • Coriandre
  • Menthe
  • Pousses de soja
  • Sauce soja / Nuoc Mâm
  • Vermicelles de riz
  • Cacahuètes

Puis

  • Carottes du marché
  • Concombre du primeur (pas vraiment de saison en février cela dit)
  • Filet de boeuf du boucher

Croque Monsieur en mieux

  • Pain de mie de chez Honoré ou tranches du pain aux céréales de T65 ou pain sans gluten aux céréales de Pain Pan
  • Jambon truffé de chez Fiorentina
  • Beurre de la Laiterie Marseillaise
  • Comté de la Laiterie Marseillaise
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Et vous, allez-vous tenter le défi du mois sans supermarché ? Quelles sont les adresses près de chez vous pour consommer différemment ?

2 commentaires

  1. C’est une super initiative ! Pas sure de la faire à 100%, mais cette année, avec le télétravail, c’est l’occasion ou jamais d’essayer 🙂
    (par contre, dans mon quartier, c’est super galère :'( trop peu de commerces de bouche …)
    Et super idée, la betterave dans le burger pour éviter les tomates hors saison ! C’était la raison pour laquelle je m’interdisais des burgers en cette saison !

    1. Ce défi est en soit accessible à tous mais c’est clair que ça dépend énormément de l’offre de commerces que tu as autour de chez toi. Sinon c’est vite compliqué niveau orga, et un peu décevant si on ne trouve pas de vrais commerces quali.
      Bon ketchup 😉
      Julie

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