Au coeur du Parc National des Ecrins, dans le Valgaudemar, le refuge du Gioberney a des airs de bout du monde. La route s’arrête, vous laissant au milieu des montagnes, dans un cirque de cascades. Un lieu où se reconnecter à la nature, où dormir et se restaurer de produits locaux.

se reconnecter à la nature refuge de montagne

Le Gioberney fait partie de mes souvenirs d’enfance. C’était mon excursion favorite lors des vacances d’été dans les Alpes du côté du Gap. On y venait pour observer les chamois et bouquetins avant la tombée de la nuit, pour randonner jusqu’aux névés (bien plus bas à l’époque). Enfant, on se sent tellement minuscule face à l’immensité du paysage qui s’impose à nous. On compare cet écrin à l’Himalaya, rien que ça. Aujourd’hui, c’est encore la même impression, de n’être rien face aux montagnes; encore moins lorsque le ciel se couvre et que tout semble menaçant. C’est le moment de rentrer au Refuge.

dormir en refuge montagne alpes

Le Refuge du Gioberney, bout du monde en Valgaudemar

A 1650m d’altitude, au coeur du cirque glaciaire du Vaccivier, Amande, Jean-François et leur chaleureuse équipe nous accueillent pour 48H hors du temps.
En accord avec la communauté de communes, depuis l’année dernière, Amande et Jean-François ont un bail de 10 ans pour s’occuper du refuge. Tous deux sont natifs des montagnes, saisonniers depuis des générations (le père de Jean-François tenait un autre refuge dans la vallée). La bâtisse de 1943 et sa nature environnante avec notamment la cascade du Voile de la Mariée sont le terrain de jeu de leur fille. L’histoire ne nous dit pas encore si elle aussi prendra la relève.

Ce qui est sûr, c’est qu’à l’heure actuelle, ils font tout pour qu’on se sente bien dans ce lieu idéal pour se ressourcer en pleine nature.
Vous pouvez y faire une halte seulement pour déjeuner, boire un verre, manger une glace ou une tarte à la myrtille. En cuisine comme au bar, il n’y a que des produits locaux du Valgaudemar. Amande et Jean-François y tiennent.
On y goûte les fameux tourtons du Champsaur, les oreilles d’ânes (comme des lasagnes à base de crêpes, épinards et fromage) mais aussi la champsouillette, la saucisse de viande des Alpes avec moutarde, vin blanc et oignons. On déguste un Généspritz, une bière locale ou des jus Altiflore comme le typique jus d’argousier. Le tout sur la terrasse ou dans les transats face aux montagnes et à côté de la cascade.

Pour faire durer le plaisir, je ne peux que vous conseiller de faire un séjour en demi-pension avec petit-déjeuner (OMG la confiture de sureau…) et dîner dans la salle intérieure (toujours avec vue bien-sûr).
Le repas du soir est servi à partir de 19h. Ce que l’on considère un peu tôt en cette période de vacances estivales où la canicule nous coupe la faim jusqu’à ce que le soleil se couche. Dans les Alpes, on a déjà perdu quelques degrès. Et puis la montagne ça creuse. Et les nuages sont de plus en plus nombreux alors, à table !
Chaque soir, Jean-François use de son humour pour vous concocter une ardoise blagounette personnalisée afin de savoir où est votre table. La convivialité se poursuit à l’annonce du menu du soir, entrée – plat – dessert, tout maison évidemment. Dans l’assiette, c’est toujours un régal, et bien copieux.

vue depuis le refuge du gioberney

Après une balade digestive autour du refuge, agrippées aux jumelles pour espérer croiser le regard d’un chamois (sans succès), il est temps d’aller se coucher. Ici, on perd la notion du temps et on vit en fonction du lever et coucher du jour, des allers et venues des nuages.
Le refuge du Gioberney a des chambres doubles avec salle de bain privative et WC communs, et des dortoirs jusqu’à 7 couchages. Toutes ont la vue montagne. La seule différence est d’être côté cascade (qui vous berce la nuit) ou pas. C’est ultra paisible. On en oublierait presque de se réveiller pour aller randonner !

 

Randonnées depuis le Gioberney : le lac du Lauzon et les neiges éternelles

Randonnée au Lac du Lauzon

6h30, le réveil sonne. Après un copieux petit-déjeuner servi dès 7h (d’où l’intérêt de dormir ici), on enfile nos chaussures de rando pour commencer l’ascension. Direction le Lac du Lauzon.

randonnée lac du lauzon

 

Le topo : 7km, 3h30 de rando avec 529m de dénivelé, 2170m au point haut
Le bon moment : en été, par fortes chaleurs (qui malheureusement n’épargnent pas les montagnes), on débute la marche avant que le soleil n’éclaire la vallée. Fin juillet c’était 8h du matin.
L’itinéraire : faire la boucle en serpentant dans la montagne, côté gauche du refuge, à l’aller. Ca permet de faire le plus dur de l’ascension au frais avant que le soleil ne tape. Et avant d’achever la montée, vous verrez le soleil passer par-dessus la montagne d’en face. Magique.
Après une belle plaine verdoyante, vous arrivez au lac. On profite d’une pause. On peut s’y baigner mais je ne suis pas super à l’aise avec le fait de vous conseiller de prendre le maillot. Il est vraiment petit donc pas sûre pour l’écosystème que les multiples baignades soient bénéfiques.
Ensuite, continuez tout droit en direction du refuge du Pigeonnier. La vue sur les montagnes change, on s’approche des multiples cascades qui s’écoulent du glacier. On prend une bonne petite claque visuelle. Arrivés au panneau qui indique les deux refuges, descendez en direction du refuge du Gioberney où il vous restera 45mn de descente (sauf si vous vous sentez d’aller jusqu’au refuge du Pigeonnier. Plus difficile mais ça a l’air de valoir le coup !).

La difficulté : c’était ma première randonnée depuis fort longtemps. J’ai très peu marché sur ce type de terrain caillouteux depuis des mois à cause d’une fracture au pied. Avec de bonnes chaussures de marche, assez d’eau, c’est une randonnée assez facile. Ce qui est rare dans ce cirque de cascades. Prenez le temps dans la montée, et en redescendant et ça ira. Je l’avais faite quand j’étais petite. Avec des enfants marcheurs, ça se fait.
La bonne nouvelle : s’il fait un peu plus chaud que la moyenne, la randonnée est idéale car de nombreux minis ruisseaux ou plus grands torrents parsèment le chemin. Il y a donc toujours un moment où vous pourrez plonger vos mains dans l’eau glacée pour vous rafraîchir. Cette bonne nouvelle n’empêche pas d’être raisonnable et de ne marcher que tôt le matin ou en fin de journée.
Bonus également : selon la période, vous pourrez grignoter quelques myrtilles sauvages sur le chemin. Et tout le long, des belles fleurs des montagnes et un grand nombre de papillons vous accompagnent !

Randonnée vers les névés par la cabane du Gioberney

Je ne sais vraiment pas si cette randonnée a un nom, mais c’est un circuit que j’ai fait plusieurs fois (dont une fois en m’étant perdue mais bref 🙂). Au parking du Gioberney, prendre à droite, en direction de la cabane du Gioberney. Il s’agit de la cabane du berger. Après elle, vous serez au milieu d’une petite forêt de Mélèzes. Pas besoin de marcher longtemps pour y accéder. C’est très bien pour une petite balade en famille par exemple. Continuez ensuite votre chemin jusqu’au pont de bois qui traverse le torrent. Sur la droite, allez en direction de la neige.
Généralement, c’est à ce moment-là que je rebrousse chemin et retourne sur mes pas. Une balade assez facile, qui grimpe quand même un peu, et permet d’avoir un autre angle de vue sur le cirque du Gioberney en une petite heure de marche.

paysage valgaudemar alpes

Pour les vrais randonneurs, de nombreuses explorations de la montagne s’offrent à vous. Vous pouvez même intégrer le refuge du Gioberney à votre Tour du Valgaudemar dont l’itinéraire se trouve sur Visorando ou un plus grand tour du Parc National des Ecrins à pieds comme l’ont fait Les Others.

randonnée valgaudemar

Refuge du Gioberney, La Chapelle-en-Valgaudemar 
Ouvert de début juin à début octobre
Réservation par téléphone ou mail (conseillé)
128€ la nuit en demi pension en été, à partir de 80€ la nuit la chambre single en basse saison 
Plats entre 16 et 29€ à la carte
Pas de CB car ça ne capte pas assez au refuge, pensez à retirer du liquide ou prendre votre chéquier

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