Situé dans l’Aude, entre mer et étang, Gruissan est un petit village aux paysages éclectiques et aux talents multiples. Pour visiter Gruissan autrement, je vous emmène à la découverte de ses bonnes adresses locavores, des restaurants aux producteurs locaux. Passez en mode Slow.

Fin mai, je découvre Gruissan pour la première fois. C’est aussi la première fois de l’année que la météo est si clémente, que je fais autant de kilomètres en voiture après des semaines de confinement. Ce week-end a déjà un air de Liberté. Au-delà du bonheur d’être ailleurs, ces 72h à Gruissan sont sous le signe de quelque chose qui nous a grandement manqué ces derniers temps : les nouvelles belles rencontres. Le point de départ : deux belles adresses du Gruissan : le Mamamouchi et le Paparazzo. La suite ? La découverte de leurs producteurs, tous autant passionnés les uns que les autres. Le tout agrémenté d’un certain dépaysement entre étangs, salins, mer, colline et plage des Chalets.
Alors, que faire à Gruissan le temps d’un week-end pour visiter autrement ?

Mamamouchi et Paparazzo, cantines slow au bord de l’eau

A l’origine de cette Nouvelle Vague de belles adresses à Gruissan, il y a les fondateurs de l’agence créative Eo. Un team de 5 mecs cools qui ont la volonté de faire de Gruissan une destination authentique, hors du temps, quasi insulaire. Tout ce qu’ils touchent devient une adresse où on a envie de se poser, avec (agence créative oblige) une identité ultra arty tout en ayant une ambiance ultra accessible et conviviale.

C’est le cas du Paparazzo, la cantine populaire sur la plage des Chalets de Gruissan. Le lieu a une capacité énorme pour nous accueillir les pieds dans le sable ou sous la paillote. Le service est ultra rapide. Le paparazzo est idéal en famille ou en groupe d’amis pour un moment convivial. Locaux et vacanciers s’y croisent pour déguster une cuisine healthy ou très gourmande, à vous de choisir !

A l’autre bout de Gruissan, le Mamamouchi est au bord de l’étang. C’est mon coup de coeur du séjour; le fait d’y être allée 3 fois en un week-end y a peut-être joué… Là encore, le restaurant est immense. Le bois, les couleurs sables sont omni présents. D’apparence, le Mamamouchi est l’adresse bohème chic par excellence. Dans l’assiette, dont la plupart ont été créées par la céramiste Laurie David de Narbonne, la belle surprise continue. Pavé d’onglet chimichurri (ma nouvelle passion), bao (ma grande passion), poisson grillé – pêché dans l’étang d’à côté -, assiettes à partager ou encore poké, il y en a pour tous les goûts et toutes les occasions. Véritable passionné, Mathieu le maître des lieux, met l’accent sur des vins de qualité pour accompagner les plats du Mama. Tous proviennent du massif de la Clape, que l’on voit depuis le restaurant. Boire, Manger, Aimer. L’adresse ne pouvait pas mieux se définir !

Nouvelle Vague : faire du yoga paddle sur l’étang de Gruissan

Pour prolonger l’expérience Slow dans leurs restaurants, le Mamamouchi et le Paparazzo s’entourent de thérapeutes pour une programmation bien-être appelée « Nouvelle Vague ». Marché aquatique, méditation, atelier nutrition… Le choix est large. J’ai testé un cours de yoga paddle / sup’yoga avec Alex. La jeune yogi est désormais installée à Narbonne après avoir beaucoup voyagé, notamment au Mexique.
La séance de sup’yoga dure 1h. On accroche les paddles pour les stabiliser face à Alex. Pas d’inquiétude, l’étang est super calme et l’eau nous arrive aux mollets. Alex est très douce, pédagogue. Elle a l’approche du yoga que j’aime bien. On ne fait pas seulement des mouvements mais tout a une symbolique. Etonnement, j’ai été encore plus stable à faire les mouvements sur le paddle qu’à terre. Mention spéciale pour la méditation finale où l’on a les mains dans l’eau, le soleil qui réchauffe, le bruit du clapotis des petites vagues. Une belle connexion à la nature qui nous entoure et à soi !
Pour plus d’activités, la base nautique Akila – étang propose du windsurf, kitesurf, canoë, paddle et voile à la location ou avec des cours / coaching.

Acheter son poisson en circuit-court à l’étang de l’Ayrolle

L’étang de l’Ayrolle a des airs de bout du monde. Pour y accéder, on longe les salins. La route est vite désertique.
Il est 7h du matin, le soleil vient à peine de se lever. Nous rejoignons Benjamin dans le petit port entouré de cabanons de pêcheurs. Lui est issu d’une famille de pêcheurs. Son oncle, son père Denis, sont pêcheurs dans l’étang. Benjamin Bes, jeune trentenaire, compte prendre la mer. Il vient d’acquérir un bateau pour pouvoir pêcher dans la Grande Bleue. Au début, son oncle va l’accompagner mais il a déjà commencé à tâter le terrain. De toute façon, comme pour l’étang, il apprendra sur le tas. Benjamin raconte le premier jour où il a voulu pêcher professionnellement en étant accompagné de son père. Il se souvient « mon père m’a dit « tu as vu comment on faisait quand t’étais petit. Alors tu te démerdes ». Lui rigolait, pas moi ! Mais en mer c’est pareil, j’apprendrai« .

En attendant, il nous emmène dans cet étang qu’il connaît par cœur mais dont les fonds sont toujours une surprise. Il pose les filets le soir et vient les récupérer le matin. Vu l’absence de vent, il sait que la pêche du jour ne sera pas bonne. Mais, surprise, on remonte deux poissons plats peu communs dans l’étang dont une sole. Depuis deux ans, il remarque qu’il y a de plus en plus de sable dans l’étang. « Je pourrais aussi mettre des filets pour les petits poissons mais je le fais pas, ça me fait trop de peine » se confie Benjamin. Toutefois, ses moments préférés sont l’automne et l’hiver. Bien que l’hiver soit plus rude en termes de températures, il y a plus de poissons durant ces périodes. L’excitation de la pêche prime et l’ambiance du village au retour de pêche aussi où tout le monde se réunit au bar de Jean Marc. En une matinée avec Benjamin, on a l’impression de connaître Gruissan comme lui, du moins tous ses habitants emblématiques qui ont tous leur surnom. Gruissan parait encore plus attachant.

« Gruissan est différent des autres villages. Il y a de la vie toute l’année. Ici, il y a toujours eu l’âme des pêcheurs et des vignerons ».  Benjamin Bes

Benjamin ne peut vous emmener pêcher avec lui pour le moment (peut-être une fois qu’il partira régulièrement en mer) mais vous pouvez le retrouver à sa cabane pour de la vente directe afin d’avoir du poisson tout juste pêché. Depuis quelques années, on peut le retrouver sur des événements, notamment dans les domaines viticoles, où il fait déguster ses poissons sous forme de burger, nuggets avec aïoli maison… Selon la pêche du jour, vous pouvez aussi retrouver ses poissons à la table du Mamamouchi et du Paparazzo !

Découvrir l’AOC La Clape au domaine Sarrat de Goundy

A la table du Mamamouchi, on retrouve le vin d’Olivier Calix, du domaine Sarrat de Goundy. Comme je vous le disais plus haut, Matthieu du Mamamouchi tient à ce que la majorité de ses vins viennent du terroir de la Clape, juste en face du restaurant.
Olivier est un vigneron indépendant. Jusque dans les années 2000, ses parents emmenaient les raisins à la coopérative. Après un parcours en histoire de l’art, des expériences avec des architectes notamment en Finlande, Olivier revient au domaine et impulse le fait de créer son propre vin. Avec l’appellation La Clape, les vignerons ont un cahier des charges identique aux Châteauneuf-du-Pape. En plus de veiller à des raisins de qualité, à anticiper le changement climatique en plantant des cépages résistants aux fortes chaleurs, Olivier Calix a une approche philosophique du vin. Par exemple, pour l’élevage d’un de ses vins blancs, il travaille avec des jarres en terre cuite produites à la main à côté de Carcassonne. C’est un vrai travail de tourneur, de 7 niveaux, cuit à 800 degrès. Ce côté très poreux permet d’arrondir les tanins durs. Il symbolique cela par le fait de « remettre le vin dans la terre. Ensuite, on les garde un an en jarre« .

Faire du vin n’a pas pour autant éloigné Olivier de son amour du design. La cave et son restaurant sont un petit bijou architectural. Pour l’anecdote, les pierres sèches du mur extérieur du restaurant sont celles des vignes. Car sur le massif de la Clape, la terre à vigne n’est pas faite de petits cailloux comme dans le Var mais de bonnes grosses (et belles) pierres. Aux beaux jours, en plus de venir déguster et acheter le vin Sarrat de Goundy, vous pouvez manger sur place, avec des grillades au cep de vignes.

Les Salins de Gruissan, la fine fleur

Incontournables à Gruissan : les salins. Pour découvrir ce hot spot touristique de façon plus authentique, nous l’avons visité avec Lony Gabanou, responsable de la production. Son père est celui qui a repris le Salin de Gruissan. En effet, après avoir contribué à l’écotourisme des salins d’Aigues-Mortes, il sauve ces salins dans les années 2000, au moment où les Salins du Midi abandonnent le site. Il met dix ans pour remettre les salins sur pied. La production d’huîtres l’a également aidé dans ce développement. Aujourd’hui, le site est très complet. Il y a un musée du sel, une galerie d’artistes (avec une collection dingue d’appareils photo argentiques !), un restaurant pour manger des produits locaux – de la mer principalement – face aux salins. A la boutique, on trouve évidemment du sel. L’effort est fait pour réussir à ne plus avoir d’emballages plastique. Mais le salin a été un des premiers à instaurer le sel en vrac, bien avant que ça soit plus répandu. On y trouve également une partie épicerie fine locavore ainsi que des produits cosmétiques. Le salin travaille avec un laboratoire dans l’Ariège. Les produits sont davantage thérapeutiques qu’esthétiques avec par exemple des sels de bain aux huiles essentielles.
A Gruissan comme dans la plupart des salins, on est saunier de père en fils. Des sauniers approchent de la retraite. Alors les Gabanou vont former la toute première génération de nouveaux sauniers. Un grand moment de transmission et de nouvelle écriture de l’histoire. Un travail que vous pourrez découvrir durant la visite guidée, ou en trottinette électrique. Si les sauniers ne sont pas là au moment de votre visite, vous en prendrez quand même plein les yeux lorsque les salins sont de différentes nuances de rose.
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Dormir chez Papa, sur la plage des Chalets

Gruissan est une expérience hors du temps. Dormir sur la plage des Chalets, rendue célèbre par le succès
cinématographique 37°2 le matin de Jean-Jacques Beineix, est l’apothéose de cette parenthèse. Des airs de far-west tout en ayant l’ambiance du Sud de la France… Alors imaginez-vous vous réveiller face à la mer que l’on aperçoit entre les chalets, avec le soleil qui se lève à peine.
En plus de leurs restaurants, la team Eo a aussi « Le Chalet du Papa« . Deux lofts entièrement rénovés, tout équipés et  à la déco raffinée. Rien de mieux pour vivre la slow life à Gruissan.

 

Prendre un café et bruncher au nouveau Café Raisin

Si ces précédentes rencontres vous ont donné envie de découvrir cette facette de Gruissan, bonne nouvelle, vous n’êtes pas au bout de vos découvertes. Ouvert le 19 mai, le Café Raisin est le petit nouveau de la plage des Chalets. Histoire de bien nous plonger dans l’ambiance ouest américaine, ce coffee sert du matin au soir. Food à l’esprit brunch en journée, vins vivants/bières locales/coquineries à grignoter le soir venu. A sa tête, Sophie (également étroitement liée avec la team Eo) qui, après avoir travaillé en Australie en tant que sommelière, a voulu mixer son amour pour le vin mais aussi ramener à Gruissan l’esprit coffee shop qu’elle a connu là-bas. Le pari semble déjà réussi !

Le city guide de Gruissan, nouvelle ville du cool s’achève ici. Allez, une dernière pour la route ! Ce n’était pas encore ouvert fin mai mais ça l’est désormais. A deux pas du Paparazzo, la team Eoa a repris le restaurant « Le Grand Soleil ». Encore une bonne raison de faire une escapade à Gruissan et passer par la plage des Chalets…
Bonne visite à votre tour et surtout, de belles rencontres !

Un grand merci à Anik de l’agence Slow Living PR., la team Eo et en particulier Quentin pour ce week-end (d’anniversaire!) parfait

 

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