Lorsque la marseillaise Manon Guidoni n’est pas sur les planches pour exercer son métier d’actrice, c’est sur sa planche de surf qu’on la retrouve. Rencontre avec cette passionnée pour en savoir plus sur le surf à Marseille.

En début d’année, alors que je rédigeais mon article sur le surf à Marseille, j’avais envie d’avoir un point de vue féminin. On m’a conseillé de contacter Manon, que je connaissais déjà sous le nom de Manon Kokomo sur Instagram (en référence au nom de son van dans lequel elle a parcouru ses plus beaux kilomètres). Manon est une de ces marseillaises qui ne passe pas inaperçue. Cheveux blonds comme les blés, souvent salés, à l’aura solaire… elle est modèle, comédienne et depuis peu elle donne des concerts de ukulélé. C’est pour son amour pour le surf et sa connaissance du spot de la plage de l’Huveaune à Marseille que je la rencontre aujourd’hui. Une passion qui est pour elle plus une philosophie qu’un sport nautique.

Sunwhere : quand et comment as-tu commencé le surf ?

Manon Guidoni (Kokomo) : J’ai commencé le surf en 2011 à Saint-Jean-de-Luz où j’ai pris un cours. Ça n’a pas été dur au début pour moi car, quand j’étais petite, je faisais déjà du skate et de la planche à voile. C’est mon père qui m’a véritablement initiée à la glisse. Quand je suis rentrée de ce Saint-Jean-de-Luz, j’ai immédiatement acheté une planche et j’ai pratiqué sans relâche, avec détermination. Je tombais sans cesse mais j’étais vraiment focus sur mon but, tout en appréciant le chemin pour y parvenir. Car quand tu es piqué par le surf, c’est un sport passion, une drogue, tu ne peux plus t’en défaire! C’est mon mode de vie depuis et je ne peux littéralement plus m’en passer. Je ne te cache pas que, pour progresser, il faut y aller sans relâche, même quand les conditions ne sont pas terribles, pour que les bras et le dos s’habituent et se musclent pour la rame. Car à l’eau, c’est 80% de rame et d’analyse des vagues, et seulement 20% de glisse. Il faut du courage pour braver le froid de l’hiver, mais ça vaut tellement le coup!

On m’a dit qu’il y avait de plus en plus de filles qui surfaient à Marseille. Tu confirmes ?

Manon : Depuis pas mal de temps, de plus en plus de femmes se mettent au surf, oui. Et je suis à chaque fois très heureuse d’en croiser de nouvelles à l’eau, car il ne faut pas se leurrer, c’est un milieu très masculin et souvent macho. Il faut se soutenir entre nous! Car on partage toutes les mêmes valeurs. C’est d’ailleurs à l’eau que j’ai rencontré la plupart de mes amies. C’est de par ce constat, qu’avec mes copines Céline et Margaux on a créé le groupe SURFER GIRLS Marseille. Nos initiatives pour créer du lien en vrai ont été stoppées par la conjoncture actuelle, mais sinon c’est pas mal pour échanger. En tout cas, je voudrais dire aux filles, qui hésitent à s’y mettre, d’y aller! Il faut savoir s’imposer et ne pas avoir honte d’être débutantes, on a toutes commencé quelque part. Mais généralement on est tous solidaires, et les mecs sont en général très contents de voir des nenettes à l’eau!

 

En parlant de débutantes, quel équipement conseilles-tu aux filles qui veulent se mettre au surf ? Et où s’équiper à Marseille ?

Manon : Pour le matos, je te conseille de regarder les annonces sur Le Bon Coin ou le groupe Facebook SURF en Méditerranée pour trouver une première planche qui sera prête à encaisser les petits pets du début. Une mousse de 7/8 pied ou un mini Malibu fera très bien l’affaire. Ensuite, lorsque tu auras pris du niveau, tu pourra choisir si tu préfères passer plus court ou plus long.

Comme shop pour la combinaison je te conseille Massilia Surf shop, Hervé est très à l’écoute. J’aime aussi les combinaisons Patagonia pour l’hiver, et la boutique des Voutes de la Major est super aussi. Sinon, près de la plage chez Fred, où il y a souvent de belles planches d’occasion. Pour la combi, le printemps ou les jours d’été un peu plus frais, je surfe en 3’2, et pour l’hiver en 4’3. Si tu veux prendre plus épais, ce sera plus chaud mais plus difficile à la rame.
Pour l’hiver, l’important ce sont les chaussons, la cagoule (pour jour de mistral) et les gants. Ça permettra aussi à ta peau de ne pas vieillir prématurément, car le sel, le froid, le vent et le soleil c’est agressif avec le temps! Donc ne pas oublier le stick solaire, j’utilise celui teinté de chez GREENBUSH, il est écolo et tu peux le trouver chez Manipura à La Ciotat (très bon shop aussi d’ailleurs) ou chez Massilia Surf Shop.

Quelles sont les meilleures conditions météo pour surfer à Marseille ?

Manon :  C’est une question assez difficile car pour surfer en Méditerranée, il ne faut pas avoir peur de se déplacer! Une houle en particulier fera marcher un spot et pas l’autre. Par exemple, une houle d’Est ne fera pas marcher le Prado mais la Côte Bleue. Une forte houle nord ouest avec mistral fera le bonheur des planchistes au Prado, alors que nous, on cherchera plus un spot de repli à l’abri du vent.

L’été, il y en a mais avec moins de fréquence à cause des anti cyclones. Pour te repérer avec la météo, l’idéal est de croiser la houle et le vent : MARC ifremer et windguru. C’est une des difficultés de ce sport, être au bon endroit au bon moment. Et la météo peut aussi être très changeante en Méditerranée! Les bouées ont aussi leur importance, elles indiquent la houle au large et peuvent faire office de point de repaire.

Je dirais qu’en général, surfer ici c’est mieux en hiver. C’est notre saison de prédilection, et 2021 a plutôt bien commencé! J’ai habité sur la Côte Basque pendant un moment, et je peux vous dire que je surfe plus l’hiver ici que là- bas. Les vagues sont moins grosses et on a beaucoup plus de choix de spot. Je me déplace par exemple de la Côte Bleue jusqu’à Saint-Tropez pour chercher LA vague!

C’est une des difficulté de ce sport, être au bon endroit au bon moment

En parlant de Côte Basque, tu peux nous en dire plus sur le fait de surfer ici et à l’océan ? 

Manon : Ayant habité 4 ans à l’océan, je dirais que là-bas, tu prends beaucoup de niveau, c’est certain. C’est grâce aux grosses ramasses que je peux affronter les grosses vagues ici sans plus trop de peur. Car ce qui paralyse, c’est la peur. Alors quand tu as pu affronter un bon mètre 50 à Cenitz (ndlr spot de saint jean de luz), ça calme, tu prends de la confiance et tu sais appréhender les choses plus sereinement. Après, la Méditerranée me manquait tellement. Quand je voyais les vagues parfaites en plein hiver avec le soleil, alors que j’étais sous la pluie avec qu’un seul spot de repli à la Bougie (à St-Jean-de-Luz), alors que la houle atteignait ailleurs 5metres, oui, je préfère la Méditerranée. Les landais se moquent du surf en med, mais un pote a fait le calcul (Lionel qui a également répondu à mes questions sur le surf à Marseille) et ici on a une constance, 1/3 jour de surf par an! C’est déjà beaucoup. C’est sûr que ça pousse parfois moins, mais venez au Cap Saint Louis (La Ciotat) quand ça pousse : c’est l’Indonésie ! 

Quel est ton meilleur souvenir de vagues à Marseille ?

Manon : Mon meilleur souvenir de vague c’est sur mon home spot, le Prado. Quand les conditions sont parfaites, il se transforme en petit Hawaï. 1m50 sans vent, glassy (vague propre sans ride), ça peut arriver mais c’est quand même rare. Mais c’est justement la rareté qui fait la beauté de cet endroit. Je suis émerveillée par la beauté de notre région. Et quand en plus, tu prends la vague du siècle.. c’est pas comparable!

Un dernier tips pour la route ?

Manon : Avant d’aller à l’eau je mets toujours un masque 100% naturel et biodégradable style beurre de karité, huile de coco sur mes pointes pour pas les avoir trop emmêlées à la fin de la session. Toujours avoir un peigne dans sa voiture aussi!

Merci à Manon pour tous ses conseils et le partage de sa passion. N’hésitez pas à la suivre sur Instagram, elle est vraiment très inspirante ! Et si vous voulez en savoir plus sur l’histoire du surf à Marseille et d’autres conseils, rdv sur cet autre article du blog sur le surf.

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