La Méditerranée est une destination très prisée. On aime y vivre au bord pour son climat et ses paysages, on aime y venir en vacances. Seulement, la Méditerranée étouffe. Mer quasi fermée, elle peine à renouveler ses eaux polluées. Du 20 au 23 août 2019, le Blue Panda de WWF a fait escale à Marseille, l’occasion pour moi de vous parler du constat alarmant de la pollution de la mer par le plastique.

Ôde à la mer Méditerranée

Depuis 28 ans, je vis et grandis au bord de la Méditerranée. C’est elle qui abrite mes plages favorites, celles où je vais pour me ressourcer – que ce soit pour arpenter les sentiers du littoral qui la bordent ou m’y baigner. Depuis peu, je la vois même tous les jours un petit peu, depuis ma fenêtre.
Je l’observe quasi chaque jour. Tantôt d’huile d’un beau bleu aussi beau que le ciel sans nuage, tantôt déchaînée par jour de mistral. Elle est moins hostile que l’océan mais a tout de même ses jours de tempête qui peuvent être redoutables.
On lui doit notre climat si agréable lorsqu’on vit dans une région méditerranéenne, on lui doit une faune marine exceptionnelle (elle est le 2e réservoir de biodiversité au monde alors qu’elle ne représente que 0.7% de la surface des océans), des plages et des criques que les Caraïbes nous envient (oui!).

La Méditerranée est un beau bijou dont on doit prendre soin. Car voilà, on ne se le dit pas assez souvent mais il s’agit d’une mer presque fermée. La planète terre n’est pas inépuisable, la Méditerranée encore moins.
Ce que je vois aussi de ma fenêtre, ce sont les allers et venues des ferries pour la Corse ou l’Algérie qui laissent derrière eux une fumée noire effrayante. Ce que je vois lors de mes balades au bord de mer – à Marseille essentiellement, heureusement le Var est davantage préservé –  ce sont des tas de mégots, bâtons de sucettes, canettes, bouteilles plastique, emballage de sandwichs triangle. Ce dont on est malheureusement habitué à Marseille, ce sont les plages fermées (cet été est vraiment un triste record!), tous les déchets qui reviennent de la mer les lendemains d’orage ou gros mistral.
Vraiment, c’est triste, désolant.
Ça c’est un constat quotidien lorsqu’on vit « dans ce petit paradis qu’est le sud de la France baigné par le soleil, bordé par son littoral blablabla« .

Puis il y a les constats plus poussés, les enquêtes, les études scientifiques. Avant d’entrer dans le vif du sujet, je vous conseille vivement de regarder le reportage d’Arte qui m’a énormément marquée : la Méditerranée passera t-elle l’été ? Le plus alarmant dans tout ça, c’est que personne ne « dirige » la Méditerranée, chaque pays fait à sa sauce et le plus souvent fait très mal.

poissons mer méditerranée marseille

Blue Panda de WWF, pour lutter contre le plastique en Méditerranée

Les raisons pour lesquelles la Méditerranée et les communes qui la bordent sont polluées sont multiples. A Marseille entre le traitement des eaux usées, les bateaux de croisière, la saleté de la ville, les incivilités des habitants et touristes… les causes de pollution ne manquent malheureusement pas.

WWF, l’ONG vouée à la protection environnementale et au développement durable, a comme bateau ambassadeur le Blue Panda. Ce magnifique voilier de 25 mètres sillonne la Méditerranée depuis le début de l’été. Après l’Italie et la Grèce, le voilier a fait escale à Nice et Marseille avant de repartir vers la Turquie, la Tunisie et le Maroc.

Si la tendance est à la culpabilisation, pour tout, parce qu’on mange trop de viande, parce qu’on prend trop l’avion, parce qu’on ne trie pas ses déchets, parce qu’on fait des enfants… WWF n’a pas pour objectif de culpabiliser les populations sur leur comportement. Avec le Blue Panda, à chaque escale, WWF souhaite informer les publics sur les dangers liés au plastique. On ne conseille pas vraiment de faire telle ou telle action pour faire mieux, on sensibilise au fait que la situation est grave.

A Marseille, le marché aux poissons de Marseille en 2050 exposé sur le stand de WWF est assez criant. 2050, c’est demain. Des ateliers, quiz, jeux pour enfants (et grands enfants) sont également mis en place pour sensibiliser de façon ludique.

Actuellement, On trouve 1000 débris plastiques à la surface par km² à Marseille contre 578 à Nice.
C’est à Marseille et en Corse  que l’on trouve le plus de débris plastiques. Et encore, cela ne comptabilise pas les microplastiques.

Le plastique représente 95% des déchets sur les plages et en surface de la Méditerranée.

Bien-sûr, notre comportement y est pour beaucoup, et je vous donnerai en fin d’articles quelques idées pour réduire votre consommation plastique car, à une échelle individuelle, c’est la seule solution. Mais ce en quoi WWF ne fait pas culpabiliser les individuels mais a une démarche bien plus constructive, c’est que lors des escales du Blue Panda, l’ONG rencontre les municipalités. L’un des buts du Blue Panda est d’engager les décideurs; politiques, grosses entreprises. La source du problème vient d’eux. Sur 27 millions de tonnes de déchets produits en Europe, 1/3 est recyclé. En France, seuls 22% sont recyclés, c’est le pire record européen. Voilà pourquoi on ne va pas vous faire la morale parce que vous ne faites pas votre tri (même s’il faut quand même le faire!) mais on va surtout vous inciter à vous passer du plastique au quotidien.
A Nice, WWF va réellement accompagner la municipalité, au quotidien, dans sa lutte pour la réduction des déchets plastiques. Il s’agit d’actions concrètes et d’un vrai suivi. A Marseille, à l’heure où je rencontrais les équipes de WWF (soit le premier jour de visite du Blue Panda face à la Mairie), les discussions étaient en cours.

Enfin, le Blue Panda a également une mission scientifique en Méditerranée.
En 1999, l’Italie, la France et Monaco instaurent le sanctuaire Pélagos pour protéger ses 87 50km² marins qui abritent cachalots, rorquals et dauphins. 8500 espèces marines macroscopiques sont référencées. Elles représentent entre 4 et 18% des espèces marines mondiales. Pas loin de Marseille, le parc national de Port Cros et Porquerolles est le premier parc terrestre et marin d’Europe. WWF participe à la préservation de ce sanctuaire depuis son origine. Avec le Blue Panda, des scientifiques partent en expédition, notamment pour réaliser des petites biopsies aux mammifères marins. Depuis le début des prélèvements, on se rend compte que le taux de plastique ne cesse d’augmenter. En suivant la chaîne alimentaire, le plastique nous revient directement dans le corps. Ce que la faune marine ingère, on l’ingère aussi en les mangeant. Qui sème le vent récolte la tempête comme l’on dit. Sauf que les animaux n’ont rien demandé. Et qu’en étant confrontés au plastique, en ingérant des microplastiques ou en confondant des bons morceaux de plastiques avec des méduses par exemple, certaines espèces disparaissent, brisant alors un des maillons de la chaîne alimentaire. Evidemment, les chiffres concernent la Méditerranée mais les faits, sur la faune marine, sont aussi dévastateurs dans les océans, aussi grands qu’ils soient.

#StopPlasticPollution

En faisant escale dans les villes, WWF propose de signer la pétition pour une nature sans plastique.  1 151 000 signatures ont été recueillies.

WWF prône les 3R : réduire, réemployer, recycler. A l’échelle individuelle, nous pouvons agir et nous sommes déjà nombreux à le faire. Mais cette pétition a pour but de faire en sorte que les entreprises et politiques prennent leur responsabilité. Pour la signer, c’est par ici.

Avant de me rendre sur le Blue Panda, je vous avais demandé en story ce que vous faisiez pour réduire votre consommation plastique. Personnellement, j’essaie de recycler le plus possible, je fais mes courses avec mes tote bags, j’essaie de ne pas choisir les biscuits emballés individuellement dans un sachet déjà plastique, de ne pas prendre un avocat parce qu’il est bio alors qu’il est emballé seul dans du plastique (pourquoi?!), d’opter pour le gros pot de compote en verre plutôt que les individuelles ou pom’potes, j’utilise ma gourde Qwetch mais le taux d’emballages et contenants plastiques chez moi reste tout de même très élevé.
Je trouve assez dur de devenir un logement 0 déchet mais en discutant avec vous sur Instagram, je me dis que je peux vraiment m’améliorer ne serait-ce qu’en ayant davantage de bocaux pour acheter en vrac. Si vous aussi, vous êtes dans une démarche zéro déchets ou du moins de commencer à réduire votre consommation de plastique, voici 10 astuces :

10 astuces zero dechets

Enfin, parce qu’il y a quand même de l’espoir grâce aux nombreuses initiatives citoyennes mais aussi des municipalités, voici quelques clins d’oeil que j’ai pu photographier lors de mon séjour du côté de l’Atlantique. A Pornic par exemple, au niveau des plaques dégoûts il y avait l’inscription « ici commence la mer« . La sensibilisation commence comme ça 🙂

J’espère que cet article, un peu différent des autres, vous aura appris des choses, même si ce sont de tristes faits. N’hésitez pas à partager en commentaire vos propres initiatives pour réduire vos déchets plastiques chez vous ou dans votre entreprise; et des bonnes initiatives que vous avez vues en France ou à l’étranger !

2 commentaires

  1. Arf, c’est vrai qu’il parait que la méditerranée est très polluée ><
    Et c'est vrai qu'à Marseille, on s'en rend vite compte, malheureusement … Les panneaux sur la cote atlantique mériteraient d'etre mis en place à Marseille, même s'il y a un GRAND travail d'éducation, pour ne serait-ce que jeter ses déchets dans des poubelles, et non dans la rue (sans parler du tri – à côté de chez moi, les poubelles de tri sont envahies de déchets … commum …).
    Bon, sinon, j'essaie également de réduire le plastique, mais c'est quand même très compliqué au quotidien …
    Ah, sinon, pour éviter les microparticules de plastiques, il vaut mieux avoir des vetements en fibres naturelles, comme ça, pas de microplastiques dans les eaux usées !

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