C’est le feuilleton à suspens qui anime la ville depuis fin 2013. Mieux que la série « Marseille », les marseillais ont été tenus en haleine durant 3 ans sur le sort du J1. Le J1, c’est ce monstre d’architecture portuaire que l’on a découvert, émerveillés, durant l’année Capitale Européenne de la Culture. On s’y est cultivé, on y a festoyé… Et c’est avec grand plaisir que l’on peut à nouveau profiter de cet immense hangar avec vue mer grâce à l’association MJ1. Fin 2017, on pouvait découvrir le best of des Rencontres d’Arles avec « Le Monde tel qu’il va ». Depuis le 14 mars, c’est l’un des grands temps forts de l’année MP2018 qui a pris possession des lieux : Amor Fati par le célèbre artiste JR.

Partie 2 | Amor Fati par JR du 14 mars au 13 mai 2018

Après avoir tapissé quelques murs marseillais de ses collages bien typiques lors de Marseille 2013, le plus international des artistes français, JR, est de retour dans la cité phocéenne. MP2018 lui a laissé carte blanche au J1 qu’il a totalement métamorphosé.

Amor Fati par JR

Le parcours commence par un photomaton, du vrai JR. Sauf que cette fois c’est uniquement notre regard qui est photographié et imprimé sur une feuille comportant plusieurs traits. Ces derniers nous aident à passer à l’étape suivante : plier un bateau en papier, comme lorsqu’on était enfant. Pour ceux qui auraient des doutes, pas d’inquiétude, des personnes sont là pour vous aider (merci à la personne qui m’a quasiment fait mon bateau haha).
Ensuite, on pénètre dans la pénombre. La seconde partie du J1 est calfeutrée, le seul puits de lumière est la verrière, cette ouverture sur la mer. Au sol, un immense bassin d’une dizaine de cm de profondeur où flottent déjà plusieurs bateaux. Des passerelles métalliques permettent de prendre de la hauteur.

Marseille est un port d’arrivées, de départs, une terre d’accueil ou de passage. Amor Fati prend alors tout son sens sur cette jetée qu’est le J1. La mer, le voyage, l’amour porté à Marseille mais aussi le destin, parfois tragique, notamment celui des migrants très représentés par JR… C’est un peu tout ça qui est symbolisé dans cette installation. JR veut que chacun s’approprie le lieu, fasse un voyage introspectif, choisisse son chemin de parcours dans le lieu comme il choisit – ou pas – sa destinée.

« Les images voyagent et prennent un sens différent selon où elles sont collées. » JR lors de la présentation presse de l’exposition

Faut-il vraiment aller voir Amor Fati de JR ?

Et oui, même sur Sunwhere il y a ces titres à buzz que je déteste sur les autres médias. Seulement ici la question se pose vraiment. Parce que mes explications au-dessus (qui sont celles de JR himself), c’est bien joli mais ça avance pas trop. Surtout à 7€ la visite.
Alors oui, il faut aller la voir pour se faire son propre avis car chacun a sa sensibilité, son histoire et ça influencera forcément votre perception de l’installation.
Cela dit, il est possible que vous soyez déçus. Ça a été mon cas. Je n’ai peut-être pas un oeil assez artiste ou de poésie en moi pour percevoir toute la profondeur de la démarche, c’est possible. Mais je trouve ça un peu simple, surtout pour une proposition payante. Certes, on découvre le J1 comme on ne l’a jamais vu mais il manque un truc. Selon l’heure, le temps, le plafond du J1 se reflète vraiment bien dans l’eau. Un immense collage d’un regard, bien à la JR, par exemple, aurait pu se refléter à la place de la structure métallique. Ou une petite expo en parallèle ou sur les murs. Bref, vraiment une touche en plus mais ce n’est que mon avis…

JR au J1, le lieu de vie

La partie avec le bassin est donc payante. Le reste non et ce qui est déployé est plutôt sympa : la projection de Ellis Island, film ultra touchant de JR avec Robert de Niro est projeté. Profitez-en ! Il y a un coin librairie, un coin pour enfants, un espace pour se poser et profiter du corner food & boisson tenu par les Halles de la Major. Le mercredi, c’est nocturne et une prog’ bien cool avec notamment DJ set est proposée. La bonne occasion de profiter du J1 autrement !

exposition JR amor fati

Partie 1 | Le Monde tel qu’il va, 1er novembre 2017 au 7 janvier 2018

exposition J1 Marseille

Les Rencontres d’Arles jouent les prolongations et installent leur best of 2017 dans le sublime hangar du J1. Un joli parallèle architectural avec le très industriel Parc des Ateliers d’Arles.
« Le Monde tel qu’il va » est une belle séance de rattrapage pour ceux qui ont raté les Rencontres cette année. C’est également un bel accès à la culture qui est offert avec cet événement. Avouons-le, une journée d’exposition lors des Rencontres est assez coûteux en tant qu’individuel, ne parlons même pas des familles. Bonne nouvelle, pour cette première exposition, le J1 est en entrée libre. Un joli cadeau culturel que fait la ville en cette fin d’année.

D’expositions en expositions, les Rencontres d’Arles donnent toujours l’impression de voyager à travers les différents clichés. Au J1, cette impression perdure.
En effet, l’exposition rassemble 40 photographes qui s’interrogent sur l’état du monde. On retrouve les colombiens de « La Vuelta! » que j’avais adoré à Arles cette année. Cette exposition située dans la première partie du J1 est l’une des plus accessibles, notamment pour le jeune public. Elle mêle détournements amusants comme les super héros avec des problèmes de fond comme le trafic.

En seconde partie, on traite des sujets plus profonds, avec parfois des images dures.
On commence par des photographies d’Istanbul, ville chaotique, dont la scénographie fait que ces photos sont mises en perspectives avec l’architecture marseillaise.
On retrouve également l’amusante expo « Levitt France, une utopie pavillonnaire« . Une sorte de charte pour lotissement français à l’américaine aussi glauque que drôle comme « il est interdit d’abîmer les pelouses, de cueillir les fleurs, d’abattre les arbres ou de graver des inscriptions dans leurs écorces« .

Après avoir parcouru 3 fois le J1, c’est l’exposition de Gideon Mendel et son monde qui se noie qui me touche le plus. Les ambiances, les couleurs, les situations mais aussi le regard des protagonistes… C’est saisissant. Et pas uniquement parce que je suis un peu obsédée et inquiète par le changement climatique…

 

Exposition jusqu’au 7 janvier
Ouvert du vendredi au dimanche, 10h-18h

Le J1, le plus joli spot instagram de Marseille

Quand découvrir les expositions ? En fin de journée ! Tout d’abord car le hangar étant entièrement vitré, la lumière reflète sur les oeuvres, ce qui est parfois un peu gênant.
Mon conseil : arrivez un tout petit peu avant le coucher du soleil. Courez au fond jusqu’à l’ouverture sur la rade de Marseille et admirez. Les couleurs du crépuscule subliment cet hangar industriel qui devient tout à coup tellement chaleureux. Vraiment, c’est magique !
Ensuite, retournez à vos occupations, ce pour quoi vous êtes venus : découvrir l’expo ! Mais regardez aussi à droite comme à gauche pour admirer la cathédrale de la Major et le port de la Joliette.
Ce tips photographique sera valable pour n’importe quelle exposition (enfin sauf en plein été quand le soleil se couchera après la fermeture des expos)

MJ1 en 2018

« Le Monde tel qu’il va » se termine le 7 janvier. Ensuite, place à la programmation de MP2018 « Quel amour! », capitale de la culture avec l’artiste JR pour lui donner carte blanche dès le mois de mars. Après son investissement pour Marseille 2013, on a hâte de revoir ses œuvres dans la cité phocéenne.
Suivra ensuite le thaïlandais Korakrit Arunanondchai qui investira le J1 avec une installation immersive dès le mois de juin. Ça vous laisse 6 mois pour réussir à prononcer son nom correctement pour en parler autour de vous ?

L’article est actualisé au fil des expositions… Découvrez l’exposition de JR jusqu’au 13 mai !

 

 

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