Metronomy, Isaac Delusion, Oh Tiger Mountain, Papooz, Seu Jorge, Kadhja Bonet, Otzeki… Encore une fois, l’Edition Festival a programmé des pointures à Marseille. Du 8 au 11 juin, les marseillais ont parcouru la ville, d’Endoume au Panier en passant par la Joliette, au gré des concerts. Retour sur 5 jours de festival dans des lieux insolites de la cité phocéenne. En prime, une interview d’Isaac Delusion ! 

L’Edition festival 2017 a commencé de la façon la plus insolite, avec le Hammam Disco. Mais on vous en reparlera plus en détail plus tard…

L’édition Festival – 9 juin 2017

Direction le 2e jour de festival où le marseillais Oh! Tiger Mountain, Isaac Delusion et Metronomy se succédaient sur la scène du Théâtre Silvain, juste au-dessus de la Corniche. En bref, la programmation de rêve dans un lieu parfait pour commencer la saison des festivals de l’été. 
On ne pourra pas vous parler du live de Oh!Tiger Mountain car à ce moment-là, nous étions dans la pinède avec Isaac Delusion. 2 ans après les avoir vus sur scène au Midi Concerts à Toulon, cette fois, on a pu discuter avec Loic, la fameuse voix du groupe et Jules. 

Interview d’Isaac Delusion

EMB : Vous êtes désormais 5, qu’a apporté ce 5e élément à votre équipe ?

Loic : Toutes les parties rythmiques de l’album. Avant on utilisait une boîte à rythmes et on a décidé d’avoir un vrai batteur. On a adapté tout ce qu’on avait créé en termes de rythmiques avec un vrai jeu. Du coup ça a joué quelque chose d’hybride entre son jeu à lui et ce qu’on avait créé avec les machines.
On l’avait rencontré sur la première tournée d’Isaac Delusion. Il était avec Forever Pavot. On a commencé à faire de la musique ensemble et ça a bien matché. On était dans le même état d’esprit. Maintenant, on peut plus s’en passer !

La voix de Loic est le fil conducteur d’Isaac Delusion. Si vous deviez garder uniquement la voix et changer totalement de style musical ?
Loic et Jules : Ah c’est une bonne question ça ! Ça serait… Du Rai en Breton.

Ce n’est pas votre première fois à Marseille. Qu’est-ce qui vous donne envie de revenir ?
Jules : On en parlait tout à l’heure, ce serait la plage. 

On finit toujours à poil après les concerts à Marseille.

Ah, à quelle plage du coup ?
Loic : La plage de la mer, celle qui est tout au fond là-bas. 

Jules : Les parisiens t’sais…

Vous avez enregistré votre 2e EP dans une ferme en Normandie. Dans le Sud vous choisiriez quel endroit ?
Jules : Ya le studio de Radiohead, là où ils ont enregistré dans le Var. Quand je pense à un lieu dans le Sud, c’est le premier qui me vient en tête. C’est très prestigieux mais bon, faut avoir de grandes attentes.

Ça vous fait quoi de partager la scène avec Metronomy ce soir ?
Loic : Ça nous fait gros patate. Je sais pas ce que ça veut dire mais j’aime bien cette expression. Ca nous fait vraiment chaud au coeur car c’est un groupe qu’on a tous écoutés et qui nous a forcément influencés à un moment. C’est très agréable de voir que les mecs sont super sympas. Comme ils sont là ils vont sûrement regarder notre concert donc on va se défoncer pour leur en mettre plein les yeux.

Et vous, en festival, il y a des groupes que vous avez repérés ?
Jules : Papooz par exemple. On les a découverts à un festival en Normandie avec une super ambiance, un festival familial comme on les aime. On a découvert Papooz là-bas y a 4 ans. On les a ensuite fait jouer pour notre 1ère partie au Trianon. Aujourd’hui ça fait plaisir de voir où ils en sont car ils cartonnent.


Vous avez fait des lives aux US, en Inde, dès vos débuts… Votre live le plus fou c’est quoi ?
Loic : A Toulouse on avait fait un live complètement fou où notre musicien s’est mis à faire du jazz. Il en faisait tellement bien que ça avait aucun rapport avec ce qu’on faisait. Pour sa défense, l’ordinateur qu’on avait sur scène à l’époque faisait du jazz de son côté donc ça a un peu déteint sur tout le monde. On a été obligés d’arrêter le concert au bout de 20 minutes. Les gens ont commencé à danser mais sauf qu’on danse pas vraiment sur du jazz. C’était n’importe quoi.

Votre meilleur voyage entre potes ?
Jules : Tous sont cools, surtout quand t’y vas pour faire de la musique. On était en Colombie ya 2 ans. L’Inde c’était fou mais les Etats-Unis, ça l’a été plus que les autres. C’était à l’arrach’, on n’avait nulle part où dormir. C’était une vraie tournée rock’n’roll. Les souvenirs sont d’autant plus beaux et forts.

Vous aimez l’image, le cinéma. Dans la pub ça fonctionne bien. Si vous deviez faire la BO d’un film, ce serait quoi ?
Loic : Un film de David Lynch comme Lost Highway avec de gros rif de guitares
Jules : Marc Dorcel pourquoi pas… J’essaie de trouver un français… Michel Gondry

Votre prochaine actu qui vous excite le plus ?
Loic : Dans l’immédiat, c’est jouer avec Metronomy. Sinon, on va faire le Climax à Bordeaux et on ouvre le concert de Paul Kalkbrenner.
Jules : Le WoodsTower à Lyon, Solidays, au Pitchfork aussi à la rentrée et plein d’autres !

Metronomy 

Metronomy, c’est un peu l’un de mes groupes préférés du monde entier. Jamais déçue par un album, j’avais en revanche été déçue en live. Première fois à Solidays où eux étaient parfaits mais la scène trop grande, l’heure de passage trop tôt, l’ambiance pas vraiment là. Deuxième fois au Silo à Marseille. Scéno top mais en place assise. J’avais vraiment aimé le live au moment où j’étais descendue dans la fosse. Cette fois, devant la scène, il était difficile de faire au plus près de l’ambiance. Et quelle ambiance ! 
Le groupe a parfaitement mixé ses 3 albums. The Bay et The English Riviera ont pris tout leur sens durant ce live, à deux pas de la Corniche. Un air d’été, une ambiance survoltée avec des déhanchés, des mains levées, des paroles chantées couvrant parfois la voix du groupe. Vraiment, c’était génial. 

L’édition festival – 10 juin 2017

2e jour, même lieu, même heure (oui, j’ai encore un peu raté la première partie…)

Papooz

Isaac Delusion nous avaient prévenus, Papooz en live, c’est quelque chose. J’adore « Ann Want to Dance », j’avais bien hâte de les découvrir sur scène. 
Un faux air de Pete Doherty, un look 90’s et surtout, un son tellement estival. Au moment du coucher de soleil, le live de Papooz s’est présenté comme étant la bande son parfaite de l’été qui débute. Suivez-les de près, ils sont vraiment en train de monter et c’est mérité ! 

Seu Jorge

Après tous ces articles de festivals, vous avez bien compris que l’électro-pop était mon domaine. Le vendredi, je ne venais que pour Papooz mais l’endroit est tellement cool que j’avais bien envie de rester pour Seu Jorge. J’avoue que je ne connaissais que de nom mais le public était tellement là pour lui que j’étais curieuse de voir. Décor marin, bonnet rouge… Avec son accent, Seu Jorge nous a transportés jusqu’au Brésil. Au programme, du Bowie chanté en portugais et la bande son du film de Wes Anderson. Je ne suis restée qu’au début. Même si je dois avouer que ce n’est pas du tout le style de musique que j’ai l’habitude d’écouter en concert, c’était beau. 

L’Edition Festival – 11 juin 2017

Après une soirée à la Voûte Virgo avec Kokoko!, Sau Poler et Pilotwings, l’Edition Festival investit un lieu insolite pour un concert de dimanche après-midi. 

Otzeki

RDV dans la chapelle de la Vieille Charité au Panier pour un concert privé d’Otzeki. Quand j’ai entendu le duo londonien pour la première fois sur Nova, j’ai cru à un nouveau titre de The XX. Clairement, ça y ressemble énormément. Mais est-ce que les élèves n’auraient pas dépassés les maîtres ? 
En live en tout cas, c’était fou. Le cadre aidait beaucoup bien-sûr. L’architecture de la chapelle est vraiment magnifique, et un concert en ces murs, c’était assez magique. Et puis, il y a Mike, le chanteur. Complètement fou sous ses airs de gueule d’ange, il se mêle sans arrêt au public. Vient chanter au milieu, s’allonge par terre, part chercher une chaise pour s’installer au milieu, grimpe au milieu des arcades. En live, la dream pop d’Otzeki devient féroce, ténébreuse presque rock’n’roll. Si vous avez suivi la story sur Instagram, vous avez pu en avoir un aperçu… 
Le groupe a fait sensation au Printemps de Bourges. A Marseille aussi. Pour un concert en petit comité un dimanche après-midi, l’ambiance était géniale. Les cousins Otzeki ont même eu droit à unrappel, ce qui les a beaucoup émus. Bien qu’ils n’aient sorti qu’un EP, ils ont quand même jouer le jeu.
Un groupe à suivre, vraiment vraiment ! 

Pour sa 3e année, l’Edition Festival a fait la part belle aux têtes d’affiches (je ne m’en remets toujours pas de Metronomy) et aux belles découvertes musicales, toujours dans des cadres somptueux de Marseille. Un petit mot pour la SAS Concerts qui est derrière ce festival mais aussi produit des artistes géniaux toute l’année à Marseille. Un énorme bravo , et un grand merci à eux d’avoir pu avoir de tels artistes à Marseille où on se plaint souvent que nos artistes préférés ne passent pas dans notre ville.

Et vous, avez-vous assisté à l’Edition cette année ?
Julie

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