Chaque année, c’est un des moments que j’attends le plus. 5 ans plus tard, je suis toujours autant émerveillée. Mais pour éviter de vous raconter toujours les mêmes choses sur le Festival International de la Mode et Photographie de Hyères, vous allez vivre Hyères32 à travers l’expérience de Lucas Vasco. Car pour cette 32e édition, Lucas était le photographe officiel du festival de Hyères.

Connu sous le nom de p_i_n_p_i_n sur Instagram, je lui avais déjà posé quelques questions pour mon article sur les photographes du Sud. Lors de l’inauguration du Festival, nous nous sommes enfin rencontrés réellement. Des étoiles plein les yeux, il n’en revenait pas de ce qui lui arrivait. Il m’a touchée, vraiment. Son ultra enthousiasme, son amour pour le Festival, pour la photo… Avec ces points communs, je ne pouvais que lui donner la parole sur En Mode Bonheur. 

Rencontre avec Lucas, photographe du 32e Festival de Hyères, en 10 questions 

1. EMB : Comment es-tu devenu le photographe du Festival ?
Lucas Vasco : Je suis devenu photographe de la 32è édition du Festival International de Mode et Photographie grâce à Monsieur Jean-Pierre Blanc, directeur de la Villa Noailles qui m’a repéré sur Instagram. Peu de temps avant l’évènement, il m’a contacté sur Facebook en me demandant si je voulais faire partie de l’aventure en réalisant un reportage « backstages / behind the scene » sur l’ensemble du festival. Comment refuser ?!

2. Comment s’est passée la rencontre avec Jean-Pierre Blanc et le reste de l’équipe ? 
Je suis arrivé à la Villa quasi une semaine avant l’ouverture au public, ce qui m’a permis d’assister à tous les préparatifs et voir les équipes au travail. 

J’ai rencontré Jean Pierre Blanc sur le parvis de la villa très tôt le lundi matin, il m’a simplement dit « Je t’ai fait venir ici car j’ai vu que tu aimais photographier les gens, tu as carte blanche.» 

 Je me suis retrouvé livré à moi-même au milieu des équipes techniques, artistes, scénographes, livreurs, paysagistes, régisseurs, une effervescence pleine de bonnes énergies où je me suis tout de suite senti à l’aise. Les équipes fournissent un travail titanesque et font preuve d’une générosité incroyable ! Nous avons très vite tissé des liens très forts qui j’espère perdureront au-delà du festival.



3. As-tu déjà été au festival avant ça ?
Effectivement, je suis allé au festival pour la première fois l’an dernier, seul avec mon appareil photo, j’ai eu l’occasion de faire de très belles rencontres notamment avec des personnes qui me suivent sur les réseaux sociaux et que je ne croise jamais quand je suis à Paris. Le Festival est aussi l’occasion de participer à des ateliers de créations artistiques (notamment avec la maison Lesage) et assister aux Masterclass, qui restent une vraie chance pour tous les passionnés de mode !

4. Comment se sont déroulés les jours avant le festival ?

Les jours avant le festival sont pour moi les moments qui resteront gravés. Intenses, et tellement riches. Personne ne compte ses heures, tout le monde travaille dans la même direction et contribue à la réussite de l’évènement. Tous les corps de métiers cohabitent et s’entraident. Les équipes sont toujours bienveillantes et veillent à ce que personne ne se retrouve en difficulté. 

Mon rôle était d’être omniprésent mais à la fois invisible. Je ne voulais pas nuire à leur travail et à la fois je me devais d’être là pour immortaliser chaque instant. 

J’étais parfois un peu mal à l’aise quand tout le monde était dans l’urgence et que je me retrouvais au milieu, sans pouvoir rien faire à part saisir des instants volés. La Villa Noailles était à feu et à sang, le chemin est animé par les va-et-vient incessants des livreurs, les salles se métamorphosaient à vitesse grand V : scénographie, éclairage, peinture, oeuvres. La Villa a revêtu sa plus belle robe «rose shocking» en hommage à la maison Schiaparelli, maison invitée au festival cette année. Malgré les imprévus, l’équipe a su rebondir et trouver une solution à chaque problème, tout le monde travaille dans la bonne humeur et une fois de plus, avec une immense générosité.


5. Quel est ton meilleur souvenir du festival ? 
Il y a tellement de jolis moments ! Des rencontres humaines esthétiques, des conversations mais ce qui m’a le plus marqué est certainement le concert d’Ala.ni dans le jardin suspendu de la villa le samedi après-midi. La sensualité de sa voix, au soleil allongé dans l’herbe, et la voir spontanément marcher de toits en toits en lançant des bouquets de pivoines vers l’horizon. Un moment de liberté, et d’une grande poésie à l’image de ce festival.

6. Pour qui aurais-tu voté au prix Mode & prix Photo ? 
Pour le prix mode, j’ai voté pour la lauréate néo-zélandaise, Hermione Flynn, gros coup de coeur pour sa collection homme, aux silhouettes oversizes et hyper incarnées par l’homme qui le porte. Pour le prix accessoire, j’ai voté pour Christophe Lhote, créateur local originaire de Toulon, qui joue sur la notion de vides et de pleins, avec une vision très architecturale/architecturée. En ce qui concerne le prix photo, j’ai été séduit par les «Young Dubliners» de Daragh Soden, qui montre l’état de transition entre l’adolescence et l’âge adulte.

7. Et les after party dans tout ça ? 

🙂 Ce qui se passe à Hyères reste à Hyères ! (rires)


8. Une anecdote de backstage ?
Vous vous en doutez, les backstages regorgent d’anecdotes ! Que ce soit les artistes à la villa Noailles ou les mannequins dans les coulisses, nous nous sommes tous laissés porter par l’énergie et la créativité. L’anecdote la plus drôle est très certainement ma rencontre avec Richard. J’ai accompagné un artiste sur le lieu du défilé. A peine monté dans ma voiture, j’engage la conversation en évoquant le fait qu’Instagram est devenu un véritable vecteur artistique et m’a permis de rencontrer énormément de gens pendant le festival. Richard m’a gentiment demandé quel était mon pseudo, parcourt ma timelime, s’arrête sur deux,  trois photos, me complimente, sans plus. Une fois garé, je lui demande quel est le sien et je me rends compte que Richard est l’illustrateur américain le plus convoité dans le milieu de la mode ! Avec plus de 50 000 followers, il a collaboré avec la maison Prada et Dries Van Notten, habillé les couvertures du «New York Times» et fait pourtant preuve d’une gentillesse et d’une simplicité sans égal ! (comme tous les gens conviés à ce festival!)

9. Ta plus belle photo de Hyères 2017 ?
Malgré les centaines d’images que j’ai pu réaliser, la plus belle photo reste celle à faire, elle sera celle qui lie l’expérience et le souvenir et surtout celle qui illustre l’immense générosité et la liberté qui nous a été donné. Je viens de terminer ma sélection, les photos seront bientôt publiées même si certaines sont déjà visibles sur mes réseaux sociaux (Instagram : https://www.instagram.com/p_i_n_p_i_n/ et Facebook https://www.facebook.com/LucasVPhotographie) Stay tuned !

10. Quels sont tes futurs projets ? Peut-être que certains sont nés durant le festival ?
Mes futurs projets ? Poursuivre sur ma lancée, continuer de m’enrichir humainement et artistiquement, rencontrer, et surtout partager. 

Simon Jacquemus débarque très prochainement à Marseille pour présenter «ses Santons de Provence», pourquoi ne pas faire les photos «backstage» pour entrer dans la continuité de mon reportage à la Villa Noailles ?! 

Les rencontres faites au Festival de Hyères vont très probablement déboucher sur des collaborations, ce qui est très enrichissant pour un jeune photographe comme moi, qui n’est pas encore spécialisé dans un domaine particulier. J’ai très envie de continuer d’explorer l’univers de la mode en espérant pouvoir vous témoigner très bientôt d’une nouvelle expérience aussi belle que celle que j’ai vécue à la villa Noailles ! 


Je tiens à remercier toute l’équipe de la villa Noailles, et tout particulièrement Jean-Pierre Blanc sans qui tout cela n’existerait pas. Merci de m’avoir donné cette chance, et merci de donner de l’espoir aux jeunes artistes et de permettre au plus grand nombre d’avoir accès à un milieu considéré souvent comme élitiste. Les expositions sont gratuites et en accès libre jusqu’au 28 mai, je vous encourage à aller y jeter un oeil, vous n’en ressortirez pas indifférents !

Si je devais résumer mon expérience en trois mots : AMOUR, LIBERTE, GENEROSITE

Suivez Lucas p_i_n_p_i_n sur Instagram (même Sophie Fontanelle le suit héhé!)

Je ne peux tout de même pas m’empêcher de vous parler à mon tour de cette édition 2017.
Un début électrique avec le concert d’ouverture du groupe génial Agar Agar. Mention spéciale pour le spectacle donné par le « monsieur de la sécurité« . Le groupe sera à Marseille sur le toit terrasse de la Friche pour la fête de la musique avec Marsatac, ça risquerait de vous gâcher le moment si je vous en dis plus sur cet homme.

Nouveauté de l’année, le prix des accessoires. Pour l’occasion, un nouvel espace de la Villa Noailles est accessible. Forcément, la mise en scène est canon.

Côté exposition, Nicolas Ouchenir, calligraphe, reconstitue son atelier d’artiste. Patchwork de dessins au mur, bougies, pie empaillée, pinceaux… Tout son atelier est là. Un beau travail à découvrir à la Villa Noailles mais également via la collection inédite de Nicolas avec American Vintage, partenaire de cette édition via le « prix Photographie American Vintage ». 

En photo, on s’émerveille devant les photos du grand Tim Walker, plongés dans une pièce sombre et on s’amuse de la nouvelle expo’ de Vendula Knopova qui avait gagné le prix photo 2016 et détourne de façon très drôle les codes du mariage pour un mariage pas cher en mêlant ses photos aux objets. 
L’exposition Mode est toujours un grand moment durant le festival. Se déroulant dans la piscine de la Villa Noailles, la mise en scène est toujours exceptionnelle, les collections présentées incroyables. Cette année, c’est la Maison Schiaparelli qui est à l’honneur; son DA Bertrand Guyon étant le président du jury mode. On y découvre alors de plus près le sens de détail fou de la maison. Cette année, les pièces étaient même à nos pieds ! 

 

« Que la fête soit belle » était déclaré lors de l’inauguration du festival. Comme chaque année, elle le fut. A noter qu’en mars, la Villa Noailles a eu le statut de Centre d’Art National. Une distinction plus que méritée, et une volonté toujours plus grande de l’équipe du lieu d’en faire un lieu d’expression, de liberté de création car c’est ça, la plus grande force de nos jours : la liberté !
Vivement l’année prochaine …
Julie

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