« Maison de la Mode, maison de la lumière. La Villa Noailles est une villa révélatrice de talents » – Fleur Pellerin, Ministre de la Culture et de la communication, lors du discours inaugural de Hyères2015.

Second et dernier article de cette semaine spéciale Festival de Hyères. Il est désormais temps de vous parler de Mode avec les lauréats 2015, les anciens gagnants et même d’une conférence sur Instagram & la Mode avec de prestigieux intervenants. 

Vous avez pu le voir sur Instagram & Twitter, cette année, mon coup de cœur Mode est allé à la jeune française Sophie Harand.
Comme l’année dernière, j’ai voulu attendre d’assister au défilé avant d’aller voir les pièces de plus près aux showrooms des créateurs car « un vêtement, c’est de la 3D » comme l’a dit une des festivalières.
Après le passage de plusieurs lauréats, c’est au tour des modèles de Sophie de défiler. Un mannequin débarque sur le catwalk avec des lunettes futuristes, un sac à dos géométrique, des genouillères. Ca surprend. Le public rit d’étonnement puis semble séduit. En tout cas, je le suis !
La collection est pour homme mais le modèle pour femme, créé pour le prix Chloé, est tout aussi réussi.
Le lendemain, je file sous la tente des showrooms pour découvrir ça de plus près.
Sophie est toute jeune et toute mignonne. La parisienne est sortie de l’école des Arts Décoratifs en 2013. Designer d’objets avant tout, elle crée à partir des matières et veut que ses pièces soient portables. En effet, les coupes et les couleurs sont simples mais recherchées comme le ciré blanc ouvert dans le dos. Lorsqu’une journaliste évoque une inspiration Courrèges, elle rougit.
Sac à dos en bois, short en feuilles de pierre… Le travail sur les matières est impressionnant !
Si Sophie n’a remporté aucun prix, nul doute que sa belle collection n’est pas passée inaperçue !

Je vous le disais dans le précédent article, cette année n’était pas à l’extravagance côté festivaliers. Il en était de même aux défilés. 
La mode ne meurt pas, elle se réinvente. Ça aurait pu être le mot d’ordre de cette édition. Meilleur exemple, la collection de l’allemande Anna Bornhold intitulée « Fashion Imitation » qui revisite les grands classiques de nos gardes robes avec des fils brodés. Anna gagne le Prix Chloé.
C’est du côté des nordiques et plus précisément des trois finlandaises en lice que l’on remarque le plus d’excentricité avec des collections très colorées et déjantées. Le festival a d’ailleurs été l’occasion de revoir l’adorable Satu Maaranen, finlandaise également, qui avait remporté l’édition 2013. Après une jolie collab’ avec Petit Bateau, Satu présente sa nouvelle collection.
Wieke Sinnige, des Pays-Bas, apporte également un peu plus de couleurs. C’est surtout son travail sur les matières que j’ai apprécié avec des cirés ultra fins, quasi-transparents et tellement doux ! Elle remporte le Prix Chanel.
Anna Bornhold

Collection d’Annelie Schubert, gagnante du Grand Prix

Wieke Sinnige

La finlandaise Satu Maaranen
Si les pays du Nord sont très bien représentés à Hyères, on retrouve peu d’asiatiques mais leur passage est toujours très remarqué. Cette année, la taïwanaise Yiyu Chen aura séduit le public puisqu’elle remporte le prix du Public de la Ville de Hyères avec ses pièces très sombres, décalées, imposantes et élégantes. 
Kenta Matsushige, lauréat de l’édition précédente, présentait également sa nouvelle collection. Le japonais a pu créer plusieurs silhouettes avec les métiers d’art de Chanel. La touche de la Maison se voit bien sur les vestes aux perles brodées de façon très minutieuse. La touche du japonais, quant à elle, se traduit toujours par des couleurs sobres, du blanc, du gris chiné (j’ai une grande passion pour le gris chiné…!), des coupes faisant penser à de l’architecture… Ces mêmes coupes « à la Cos » se retrouvent dans sa collection capsule avec Petit Bateau (je vous ai déjà dit que j’en étais fan non ?). 
Yiyu Chen

Allez, une dernière photo de Karl, parce que je ne m’en remets toujours pas !

Autre temps fort du festival autour de la mode, les conférences. Cette année, je tenais à assister à celle sur Instagram & la Mode, animée par Jessica Michault de NowFashion.
Une légère impression de revenir sur les bancs de la fac sauf que les intervenants n’étaient autre que Jean-Charles de Castelbajac, Simon Porte Jacquemus (étoile montante de la mode et sudiste héhé), l’ancien lauréat de Hyères et désormais DA de Lacoste, Felipe Oliveira Batista

La conférence débute comme une réunion des alcooliques anonymes : « Ca fait désormais 4 ans que je suis sur Instagram » « Mon dernier post, c’était ce matin, dans ma salle de bain« .
On n’est pas là pour apprendre un mode d’emploi du réseau social mais pour en apprendre de l’expérience de chacun.

En résumé : Instagram est vu comme un outil de création, à la manière d’un stylo et sert de carnet, comme le considère Felipe Oliveira Batista. C’est un moyen de voyager mais également de voir où se trouve la création car de nombreux talents y ont été repérés.
La palme des meilleures interventions revient à Jacquemus, spontané, à l’image de ses collections. Simon est un drogué d’Instagram (il déclare voir la vie en carré) ce qui rend son approche encore plus intéressante. « On n’a jamais vécu en fermant les yeux, on a toujours eu des images qui s’imposaient à nous. Aujourd’hui, on a juste plus de filtres« . Il aime le côté instantané et direct. Il n’y a pas de barrière entre sa mode et son public et selon lui, « la vérité est toujours plus payante« .  Instagram fait partie de l’intime car c’est le premier réseau social créé sur mobile. L’arrivée de la pub sur l’application a donc perturbé son newsfeed. Enfantin, il explique avoir « commenté un truc de bébé, genre baaaah » lorsqu’il a vu la première pub sur Instagram.

Sur internet, l’engagement est recherché. Un like, un commentaire. Lors des questions-réponses, une personne demande si on ne va pas vers une fragilisation des individus, en éternel besoin de reconnaissance, d’attention. La réponse est sûrement dans la question.

La conférence se clôt sur la question d’une étudiante à JC de Castelbajac « Est-ce que vous prenez des stagiaires ?« . Le public éclate de rire et l’applaudit.

Ainsi s’achève cette 30e édition du Festival International de la Mode et de la Photographie de Hyères. 4 éditions plus tard, je découvre toujours de nouvelles facettes de cet événement et c’est toujours autant de rêve en quelques jours. 
Si vous êtes dans le coin, n’oubliez pas que les expositions dont je vous parlais dans le précédent post sont visibles jusqu’au 24 mai à la Villa Noailles. 
See you next Hyères ? 
#XXXH
Julie

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