Rencontre avec Guillaume Pinçon, le maraîcher de Bimont

Au pied de la montagne Sainte-Victoire, sur la commune de Vauvenargues, Guillaume cultive fruits et légumes bio. Rencontre avec le maraîcher de Bimont à l’occasion des Indus’3Days initié par l’Office de tourisme de Gardanne.

La route qui sépare le maraîcher de Bimont du centre ville d’Aix-en-Provence a quelque chose de magique. On se retrouve rapidement en pleine campagne, la vue n’est pas si dégagée car on s’enfonce peu à peu vers la montagne Sainte Victoire. Nous ne sommes qu’au début du printemps mais on visualise déjà cette route en plein été, bordée de quelques micro champs de lavandes, rares dans ce coin de la région. Cette route-là, les habituées des balades au Barrage de Bimont la connaisse bien. Ceux qui profitent du week-end pour aller se détendre au restaurant  » Chez le Garde » également puisque le parking du maraîcher se situe juste en face.

Maraîcher à Bimont, la résilience face au climat

Nous sommes donc en pleine zone Natura2000, au fond du lac de Bimont sur des terres jamais immergées. La rivière est en bas. Le GR qui monte à la Croix de Provence est sous nos pas.
Dans les années 50 déjà, le terrain était cultivé. Des céréales, des vignes; la terre était exploitée de manière assez sèche. Elle fut laissée en friche pendant 15 ans. Désormais, ce sont 2,5 hectares qui sont loués à Guillaume après un an et demi de recherche de terrain.

Installé en janvier 2020, Guillaume vit au rythme des saisons. Il y a une borne du Canal de Provence sur le terrain mais son but est d’utiliser de moins en moins d’eau grâce au paillage. Ici, il n’y a que de la terre, pas de roche. Ca facilite. Sauf qu’au pied de Sainte-Victoire, ce n’est pas un climat mais un micro-climat avec lequel il faut faire avec. Il n’est pas le même d’un côté ou de l’autre de la montagne. Et qui dit montagne, dit altitude (450m ici) et donc gel. Pour cela, les serres (non chauffées!) aident à mieux gérer les variations de températures. Planter des haies également, pour atténuer le gel, le vent et apporter de la biodiversité.

En parlant de biodiversité, être en zone Natura2000 fait que la faune est préservée. Il faut alors cohabiter avec les chevreuils qui mangent les salades, ne pas avoir de poules car il y a des meutes de loup. Mais peu importe, c’est plutôt rassurant que ces animaux sauvages existent encore.

« Il faut savoir être patient avec la nature. Je suis installé ici pour du long terme »

Après 12 ans dans les énergies renouvelables, Guillaume Pinçon reprend ses études du lycée agricole de Gardanne. Apprendre ce nouveau métier de maraîcher ne relève pas seulement de la culture, mais de toute l’observation préalable de son micro environnement de 2,5 hectares.

Vient donc ensuite le vif du sujet : les fruits et légumes. Pour les échecs, il explique que c’est plutôt dû au manque d’expérience. Mais ça s’apprend et fait ses ajustements chaque année.
Il peut heureusement compter sur la solidarité des voisins. Comme pour l’installation de ses serres en hiver 2022 et le raccordement à l’eau après plusieurs années de démarches et préparation des travaux. De nombreux habitants du village, amis et clients sont venus prêter main forte et soutien moral !
Pour les succès : réussir à cultiver en bio une trentaine d’espèces de légumes. A cela, plusieurs motivations : éviter que ses clients fassent des kilomètres pour trouver ce qu’ils ont envie de manger, pour éviter l’apparition de maladies et pour l’écologie. Il travaille avec Agrosemens et a également une pépinière de plants avec ses propres graines pour adapter les espèces à son propre terroir.
Pour les fruitiers qu’il a planté, il va falloir attendre encore 3 ans pour les premières récoltes. Il faut savoir être patient avec la nature…

« Acheter nos légumes est la meilleure façon de soutenir un maraîcher »

Ainsi, Guillaume a deux saisons maraîchère en plein champ. Il fait de la vente directe au village de Vauvenargues de mai à novembre. Le plus simple est de se rendre sur sa page Facebook pour connaître les horaires et légumes disponibles.
En ultra circuit court, le restaurant d’en face, le Garde, récupère le surplus de légumes si Guillaume ne vend pas tout au marché.

Pour découvrir le métier de maraîcher en pays d’Aix avec Guillaume, ne manquez pas la visite dans le cadre des Indus3Days le 1er avril 2023. Ou venez à sa rencontre lors de ses ventes directes ! Rien de mieux pour comprendre ce que vous consommez.