La semaine dernière, on était VENDREDI. Le soir, il était MIDI. Et on a assisté à LA FÊTE NOIRE.



Après plusieurs MIDI Nights et MIDI Concerts, après une plage du dimanche du MIDI festival avortée à cause d’un vent trop violent, j’ai enfin assisté au vrai MIDI Festival de Hyères.
Le Midi est symbole de frustration pour moi. Je vous le disais déjà en 2013, je m’en voudrai sûrement toute ma vie d’y avoir raté Alt-J en 2011 et The Xx en 2010. Car au MIDI, il faut savoir être à la pointe, ne pas se dire qu’on n’ira pas parce qu’on connait personne mais écouter à l’avance et déceler les talents (et si vous connaissez déjà la grande majorité de la prog’, c’est que vous êtes super avant-gardiste, bravo !)
Cette année, le festival de découvertes musicales avait lieu du 22 au 24 juillet sur la French Riviera. Retour sur la soirée du vendredi; vous l’aurez deviné…


La première partie du MIDI Festival se déroule à la Villa Noailles, sur les hauteurs de Hyères. Pour ceux qui n’ont pas suivi mes articles sur le Festival de la Mode & Photo, la Villa Noailles a toujours été symbole d’avant-gardisme. De par son architecture par Robert Mallet-Stevens, de par ses propriétaires les Noailles – influencers de leur époque – méga potes avec Man Ray, de par le Festival de la Mode et Photo depuis 31 ans qui décèle les futurs talents de ces deux disciplines et puis par le MIDI depuis 12 ans.

Cette Villa, c’est aussi le lieu du chill. Les vacances de la mode fin avril et puis les vacances de la musique – les cigales en plus – fin juillet. Festival de tote bag marquant son appartenance à un groupe branchouille (celui du blog pour ma part haha, ou encore « Habillées pour… » laissant penser à un lien avec Loic Prigent, trop la classe !, Agnès B. (partenaire du festival)…), festival de lunettes de vue so 80 pour un look rétro, de shorts ou jeans taille haute… Villa Noailles oblige, le MIDI est un festival de musique mais aussi de style.

Le jardin côté petite forêt de la Villa est une ôde au chill. On se pose avec sa bière, son hotdog pour écouter le son, avec les dernières cigales qui chantent en fond, l’odeur de la pinède, les guirlandes lumineuses et leur ambiance tamisée. Le truc tellement agréable, surtout quand tu n’es pas encore en vacances et que cette soirée célèbre le début de ton week-end.



Côté son, la jeune garde française est bien représentée. Ce soir là, c’est Requin Chagrin et Flavien Berger qui sont sur scène. Viendront Paradis, l’Impératrice et Keep Dancing Inc. – que l’on avait découvert à un MIDI Concert à Marseille – les autres jours.
Requin Chagrin ouvre le bal. Nous avions découvert le groupe originaire de Ramatuelle dans le Var grâce à AlterK. Leur rock wavy emprunt d’embruns pacifiques offre une vague de fraîcheur sur les collines de Hyères. Leur requin gonflable saute de mains en mains. Comme on n’a pas pris de photos, on vous montre celle prise par Etienne Daho, président de cette édition du MIDI (trop la classe. Mais bon, on ne l’a même pas aperçu).

Requin Chagrin par Etienne Daho

Le groupe américain LionLimb enchaîne avec sa pop seventies. C’est envoûtant. Surtout le titre Ride, gros coup de cœur pour ses notes mélancoliques. On regrettera seulement des sons un peu trop calmes qu’on aurait volontiers préféré à la place de Requin Chagrin pour chiller dans l’herbe avant de vraiment s’ambiancer.

En parlant d’envoûtant, Pumarosa a été la belle surprise de cette soirée. La chanteuse ondule dans sa robe métallique telle une sirène. Sa voix hypnotise, les musiciens nous font onduler à notre tour. La nuit tombe sur la petite forêt et nous sommes ensorcelés. Comme pour les groupes précédents, on se sent transporté dans un film des années 70. A croire que l’avant-gardiste c’est remettre le rétro parfaitement au goût du jour. L’ « industrial spiritual » des londoniens marque les esprits et restera le coup de cœur de la soirée (oui parce que bon Flavien, c’était joué d’avance).

Le tant attendu Flavien Berger clôture la soirée à la Villa. Si le MIDI est un petit festival et que le public est largement moins nombreux qu’à un autre, l’ambiance n’en est pas moins électrique. On compte même de vraies groupies parmi le public « il est trop fort, je l’aime, je l’aime » (true story).
La Fête Noire commence. Ce n’est pas dans les années 70 que Le Léviathan nous emmène mais tout simplement sur une autre galaxie cosmique, électronique, psychédélique. C’est puissant. La groupie a raison, il est réellement très fort. Il jongle avec ses machines, joue avec sa voix, fait ses blagues entre deux sons. C’est le genre de gars qu’on a envie d’avoir comme pote parce qu’il a l’air sympa, drôle, perché et qu’il est incroyablement talentueux.
A la fin, Flavien vient à la rencontre de son public (après une invitation foireuse à venir sur scène, sécurité oblige), en nous proposant de tous nous asseoir, lui au milieu.
C’est déjà la fin. Mais pas de regret, on retrouve le jeune poète électronique fin septembre, à Marsatac !



Le MIDI Night nous fait quitter la Villa pour nous rendre à côté du mythique Magic World de Hyères. Comme pour le festival de la mode, des navettes gratuites emmènent les festivaliers sur les différents lieux. Trop pratique, surtout que ce n’est vraiment pas à côté.
A deux pas des marais, un chapiteau est dressé. Forcément, ça rappelle Solidays. L’endroit est cool, original, on regrettera qu’il n’y ait pas plus d’endroits pour se poser alors qu’il y a la place…
Niveau son, le français Neue Grafik et l’anglais Leon Vynehall se passent les platines. C’est beaucoup plus club, forcément. De quoi faire danser les festivaliers jusqu’au milieu de la nuit…

Pour les deux autres jours de festival, j’aurais bien aimé voir ce que donne Paradis en live, être envoûtée par l’electro inquiétante de Lauren Auder avec sa voix à la King Krule, danser sur la funk tropicale de Liss qui a priori a été une belle révélation du festival, ou encore revoir Keep Dancing Inc. qui envoyait déjà pas mal il y a quelques mois à Marseille. 
De belles découvertes musicales dans une ambiance de vacances d’été sur la French Riviera… Le MIDI, 12 ans plus tard, et ce, malgré les difficultés, tient ses promesses. Pour ne pas avoir de regret de rater certains artistes dont tout le monde parlera dans 2 ans près de chez vous, et pour ne pas laisser mourir ce festival intimiste et avant-gardiste, RDV l’année prochaine à Hyères !
Comme dirait Flavien Berger (genre 5 fois dans le concert) : Merci Mallet Stevens ! 

Pour suivre la programmation des MIDI Night et Concerts en attendant juillet prochain >> MIDI Festival 
Julie

2 commentaires

    1. Les temps sont durs. Autant financièrement pour le festival d'où la nécessité d'avoir de plus grosses têtes d'affiches plus connues qu'avant mais aussi par le fait qu'aujourd'hui, il est très facile de rapidement se faire une notoriété sur internet et ensuite faire la tournée des festivals. Mais globalement, hormis 2-3 noms, ce ne sont que des découvertes, du moins, pour ma part.

      Pas à l'année prochaine alors 😉
      Julie

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